Wojciech Zbigniew Starzynski

por Andrea
Publicado: 17/01/2020 - 10:48
Última modificação: 17/01/2020 - 10:48

Título "Phénomène de la modernité cartésienne » - projet de recherche"

Supervisionado por Prof. Alexandre Guimarães de Tadeu Soares

Présentation
Le but du projet «Phénomène de la modernité cartésienne » est de mener à bien de recherches sur ce qu’on appelle, le cartésianisme phénoménologique - tout en envisageant Descartes comme figure emblématique de la modernité à la fois scientifique et philosophique. Je voudrais aborder la question philosophique de la modernité par analyse de la pensée de son initiateur et théoricien séminal qui sera envisagée dans sa téléologie propre pour en dégager les moments cruciaux souvent méconnus et afin de clarifier – par recours à la méthode phénoménologique - ses plus récents avatars.
Dans le cadre du projet, je vais me restreindre à deux questions spécifiques (qui feront l'objet de mes interventions soit sous la forme d’un cours, soit comme un exposé ou une conférence, pour ensuite présenter les résultats de recherche sous la forme d’un article publié).
(1) Tout d’abord, je voudrais m’attaquer à la question générale de la modernité cartésienne pour autant qu’elle a été centrée sur la notion du progrès. Nous tenterons de le faire par une analyse qui prendra en compte (a) une série d’exemples paradigmatiques dont se sert Descartes (le phénomène de la vision basé sur le modèle du bâton de l'aveugle, le modèle de la constitution d’objet basé sur l’exemple du morceau de cire), (b) des métaphores (celle du soleil, de la nuit, du rêve etc.) pour ensuite (c) rediscuter à nouveaux frais les doctrines cartésiennes qui font recours à l’expérience (celle de la liberté, de la volonté, d'idées, de l'ego). Notre hypothèse de travail qui va traverser toute la recherche sera la suivante : le projet cartésien de modernité chaque fois met en oeuvre non seulement une subjectivité spécifique (l’opérateur de la méthode, l’ego du cogito, le sujet généreux) mais, corrélativement, met toujours en place une certaine communauté (soit la communauté scientifique, soit une communauté de ceux qui tirent profit de la nouvelle science, soit la communauté éthique des généreux).
(2) Cette analyse générale et fondamentale nous conduira à mettre en question une application magistrale de la science moderne, à savoir la médecine. Dans ce cadre, en m’appuyant sur la même méthodologie, je voudrais discuter d'abord le modèle de la médecine cartésienne que nous pourrions appeler, mécaniste et téchnocratique. La condition même du traitement médical consiste dans ce cas en une procédure de déshumanisation, où le corps humain doit être tenu comme objet de la physique. Il est tout à fait remarquable dans ce contexte que dans l'oeuvre de Descartes, ce modèle de la médecine est complété par un autre qu’on peut appeler psychosomatique où la maladie est expliquée dans les termes d’une causalité psychique. Enfin, la médecine cartésienne trouve son expression ultime au niveau de la subjectivité de l'ego dont la santé dépend cette fois d’une pratique de l'écoute de sa «nature» propre – au sein de l'union de l'âme et du corps. Cette pratique - qui pour Descartes signifie un décryptage des signes subjectifs de ce que l'on ressent actuellement - se joue indéniablement dans l’ordre pratique et utile, mais non sans inclure en soi des composants passionnels et finalement éthiques qui doivent être clarifiées. Dans notre recherche, nous nous efforcerons de rendre compte d’une tension qui serait à l’oeuvre dans la pensée cartésienne entre la subjectivité et l'intersubjectivité. Nous supposons qu’une explicitation de cette relation secrète nous fournira des indications pour penser un nouveau modèle de l'éthos (dans la science moderne, surtout en médecine, puis dans la vie quotidienne qui bascule entre le savoir de se servir de l’utilité de la téchnique et d’une capacité de maintenir l’attitude de l’écoute de la « nature »).